Rapport annuel sur la gestion du régime : un outil pour comprendre la solidité du modèle Préfon

60 ans après sa création, l’association Préfon contrôle la gestion de ce qui est devenu le premier régime d’épargne-retraite en France. Produit d’un modèle original alliant garantie des prestations et adaptabilité aux besoins des agents publics, Préfon-Retraite est avant tout un outil social, par le complément de retraite qu’il apporte. Ancré dans les valeurs du service public, il se révèle d’intérêt collectif par plusieurs aspects, notamment l’orientation de ses 14 Mds€ d’investissements. Le rapport montre en effet que les portefeuilles de Préfon-Retraite financent en très grande majorité des investissements en France (58%) et en Europe (86%). Ce choix se vérifie aussi bien pour les obligations souveraines et assimilées (59% en France, 28% en zone euro hors France) que pour les placements dans les entreprises (49% en France, 36% en zone euro hors France).

En particulier, en suivant un indicateur établi par la Banque de France, la contribution des investissements de Préfon-Retraite au financement de l’économie française se situe à hauteur de 16% de l’actif global, une proportion sensiblement supérieure à la moyenne de 12% des placements d’assurance. L’indicateur regroupe la part des entreprises cotées françaises hors secteur financier, les fonds labellisés « France Relance » par le ministère de l’économie et des finances et les projets immobiliers, d’infrastructures ou de capital-investissement en France.

C’est néanmoins pour l’ensemble des actifs du régime que l’association impulse une démarche d’investissement socialement responsable, en dialogue avec les assureurs du régime CNP, AXA, Allianz. Elle souhaite que les entreprises présentes en portefeuille s’engagent dans la transformation sociale et écologique de leurs activités et suit dans le temps la progression en ce sens, revoyant régulièrement le cadre et les méthodes employées avec les gestionnaires. Plusieurs indicateurs partagés avec ces derniers permettent une évaluation concrète de certains aspects.

C’est ainsi que l’empreinte carbone des entreprises en portefeuille a connu une nouvelle diminution en 2023, à hauteur de -43%. Le mouvement est double, s’agissant des scopes 1 et 2 (émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes liées à la consommation d’énergie) : diminution de l’intensité carbone des entreprises en portefeuille, d’une part, et réduction de l’exposition du portefeuille aux activités fortement émettrices, notamment de production d’énergie, d’autre part. Le scope 3 (émissions induites par l’achat de produits et de services, la production de déchets, le transport, etc.) n’a pas le même niveau de fiabilité, mais devra être intégré au pilotage dans les années qui viennent, car il représente pratiquement 10 fois la somme des émissions de scopes 1 et 2.

Au-delà de la maîtrise des risques climatiques, il incombe aux portefeuilles du régime de contribuer au financement de la transformation écologique et sociale des activités productives. Les obligations durables, qu’elles soient vertes, sociales ou de transition, remplissent en partie cette fonction, étant émises pour financer des projets engendrant un effet environnemental ou social positif, l’emploi des fonds devant ensuite faire l’objet d’un bilan sur ces enjeux. Elles atteignent désormais 10% des investissements obligataires en direct, soit environ 1 Md€, une proportion en hausse par rapport à 2022, où elles n’en représentaient encore que 7%.

L’association vise également à peser avec d’autres acteurs de l’investissement, sur les décisions prises en assemblées générales d’actionnaires, sur les positions prises au cours de l’année et en rend compte de même que des progrès accomplis ou des difficultés rencontrées. Sur ces matières aussi, Préfon s’efforce de faire œuvre de transparence et de pédagogie.

• Rapport de gestion 2023
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