Préfon signe la Déclaration des investisseurs sur le secteur des maisons de retraite médicalisées
Préfon apporte son soutien à la coalition d’investisseurs pour plus d’exigences sociales dans le secteur de la prise en charge de la dépendance, en signant un appel coordonné par UNI global union visant à améliorer les conditions de travail et la qualité de la prise en charge dans les maisons de retraite médicalisées.
8 avril 2021
Sous le projecteur de la pandémie COVID-19 qui éclaire et exacerbe de nombreuses questions préexistantes dans le secteur des maisons de retraite médicalisées, une coalition de 95 investisseurs avec 2 800 Mds€ d’actifs sous gestion a lancé aujourd’hui une nouvelle initiative visant à améliorer les conditions de travail et la qualité des soins dans les établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes.
Le groupe – coordonné par UNI Global Union et comprenant International Business of Federated Hermes, Aviva, BMO Global Asset Management, Sycomore Asset Management, ainsi que plus de 70 fonds de pension – s’adressent aux plus grands opérateurs de soins et propriétaires immobiliers dans le monde entier avec un nouvel ensemble d’attentes pour le secteur.
Dans une déclaration conjointe que les investisseurs partageront avec les entreprises du secteur, y compris les plus grandes entreprises comme Orpea, Chartwell et Sienna Senior Living, les investisseurs affirment que les problèmes rencontrés par le secteur durant la pandémie doivent être réglés par des niveaux de personnel adéquats, davantage de négociation collective et une représentation syndicale accrue, une amélioration de la santé et de la sécurité, des salaires décents et une amélioration de la qualité des soins.
« Le secteur se rétablit et nous réfléchissons aux dommages causés à nos sociétés et aux pertes en vies humaines pendant la pandémie, nous devons saisir ce moment pour faire en sorte que l’industrie évolue en mieux et qu’elle développe un modèle plus humain et plus résilient. »
Ce modèle permettrait de mettre les sociétés de soins de longue durée en conformité avec les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’Homme et d’atténuer les risques juridiques, de réputation et d’exploitation pour les sociétés qui ont fait l’objet d’un investissement dans le secteur des maisons de retraite médicalisées.
« La pandémie a révélé que de nombreuses maisons de retraite étaient précaires pour les travailleurs et les résidents. Elle a créé une résonance dans un secteur entier, comme le Rana Plaza avant elle, et montre la nécessité d’un examen public accru », a déclaré Christy Hoffman, secrétaire générale de l’UNI, faisant référence à la catastrophe industrielle mortelle au Bangladesh qui a conduit à des réformes importantes et contraignantes de la chaîne d’approvisionnement textile.
Elle a poursuivi : « En exposant ensemble ces attentes, cette nouvelle coalition jouera un rôle essentiel pour placer la responsabilité sociale et la vie humaine – et non les profits à court terme – au centre de la prise en charge de la dépendance. »
Reconnaissant les nombreuses causes des pertes en vies humaines dans les maisons de retraite, la déclaration établit un lien direct entre les conditions de travail et la qualité des soins dispensés aux résidents. Les résidents des maisons de retraite représentaient 41 % de tous les décès liés à la COVID-19 pendant la pandémie, et des centaines de milliers de travailleurs des maisons de soins infirmiers ont également été infectés, dont beaucoup sont confrontés à des séquelles prolongées et un grand nombre sont morts.
Un an après la pandémie, les recherches menées par l’UNI révèlent que la plupart des soignants ne gagnent pas un salaire décent et que près d’un tiers d’entre eux n’ont pas accès à l’équipement de protection individuelle.
Les entreprises du secteur des maisons de retraite médicalisées doivent voir se renforcer la surveillance des conseils d’administration, notamment en s’assurant que les administrateurs possèdent l’expertise nécessaire pour mettre en oeuvre efficacement les attentes des investisseurs. Les entreprises du secteur devraient également indiquer comment les risques soulevés dans les attentes des investisseurs sont surveillés, gérés et intégrés dans les systèmes de suivi de la gestion et les objectifs de performance.
Nina Roth, directrice de l’Investissement Responsable, BMO Global Asset Management, a déclaré :
« Nous sommes très heureux de travailler avec UNI Global Union pour appuyer cette importante initiative visant à relever les normes de travail dans l’ensemble du secteur des maisons de soins infirmiers. Nous pensons que cet appel arrive à un moment crucial et qu’il est très clair que la qualité des soins aux résidents et des conditions de travail doit être améliorée, notamment en ce qui concerne le respect du droit à la liberté d’association et de négociation collective. Nous nous réjouissons de la perspective de collaborer avec les entreprises dans lesquelles nous investissons pour les atteindre.
Vincent Kaufmann, directeur de la Fondation Ethos, Suisse, a déclaré :
« Nous ne pouvons ignorer les graves problèmes que nous avons rencontrés dans les maisons de retraite au cours de la dernière année. La pandémie a mis en évidence et exacerbé des problèmes préexistants dans cette industrie. En tant qu’investisseurs responsables à long terme, nous nous attendons à ce que les entreprises dans lesquelles nous investissons développent des modèles d’affaires durables qui offrent des soins de qualité aux résidents et de bons emplois aux travailleurs. De concert avec d’autres investisseurs, nous nous réjouissons à la perspective de collaborer avec les entreprises de maisons de retraite, les membres de leur conseil d’administration, les défenseurs des personnes âgées et les syndicats pour faire de ces objectifs ESG une réalité.
Doug McMurdo, président du Local Authority Pension Fund Forum (LAPFF) du Royaume-Uni, a déclaré :
« La Covid a attiré l’attention sur les risques sociaux auxquels sont exposés les investisseurs. Cela n’a jamais été aussi vrai que dans le secteur des maisons de retraite. Bien que bon nombre des risques pour le personnel, les clients et les investisseurs dans le secteur ne soient pas nouveaux, l’impact de la pandémie exige qu’on s’attaque d’urgence à ces risques. »
Frédéric Ponchon, associé et gestionnaire de portefeuille chez Sycomore Asset Management :
« Le succès à long terme du secteur des maisons de retraite dépend de la qualité des soins et des conditions de travail que ces entreprises sont en mesure d’offrir. L’amélioration de celles-ci sera essentielle pour remédier aux pénuries de personnel et rétablir la confiance du public, surtout à la suite de la pandémie de Covid-19. Nous exposons nos attentes communes en tant qu’investisseurs, qui, si elles étaient réalisées, amélioreraient la vie de millions de résidents et de travailleurs des soins de longue durée. Notre responsabilité en tant qu’actionnaires est de les promouvoir par un dialogue constructif et d’appuyer les efforts déployés par les sociétés qui ont fait l’objet d’un investissement pour atteindre ces normes. »
L’UNI s’attend à ce que la coalition se développe au cours des prochaines semaines et les investisseurs continueront également de faire pression pour que les gouvernements prennent des mesures pour améliorer la qualité de la prise en charge des personnes dépendantes.
UNI global union représente 20 millions de travailleurs qualifiés et de prestataires de services dans 150 pays. Son secteur UNICARE couvre 2 millions de travailleurs sociaux dans le monde.